Cette arpenteuse de garrigue et autres décharges sauvages, s’improvise quotidiennement archéologue et fouille sous bois et tas de rouille. Sabrina Gruss y cultive son jardin intérieur et creuse son imaginaire. Elle ne cherche pas, elle trouve, des petits crânes de piafs ou des vieux verrous qui, entre ses mains d’alchimiste, ouvre des portes vers l’ailleurs. Son activité de glaneuse s’apparente à une quête d’identité et à une cynégétique mystique.

Un je(u) de foi qui traque la mémoire et la trace pour récolter au fond de son tamis d’orpailleur, davantage que des sculptures, des créatures à fantasmes.

Sabrina Gruss lèche les plaies d’un horizon en jachère, ressasse les liturgies d’aubes épuisées. Face à tout ce bestiaire révélé qui tressaute entre les tempes d’un lyrisme à la cisaille, son souffle original tient tête aux tatouages de l’ennui et aux fissures de l’enfance.